Peux-tu nous retracer ton parcours ?
Après mon bac S, je me suis orientée en DUT chimie car j’aimais le côté expérience pratique du domaine scientifique. J’ai ensuite intégré une école d’ingénieur et, après six ans d’études, je suis devenue ingénieure spécialisé en formulation. Finalement, je me suis rendue compte que ce métier n’allait pas me correspondre…
Comment as-tu décidé de t'inscrire à Institut Culinaire de France ?
J’ai pris le temps de voyager pour y voir plus clair sur mes attentes professionnelles. Je me sentais prête à changer de voie et à me diriger vers la pâtisserie. Dès mon retour, j’ai suivie deux formations courtes à l’Ecole Ferrandi puis j’ai cherché une formation en reconversion. J’ai candidaté à Institut Culinaire de France car j’appréciais cet enseignement de haut niveau tourné vers la création d’entreprise. Et ce fut la plus belle décision de ma vie !
D’où te vient ta passion pour la pâtisserie ?
J’ai toujours été gourmande et attirée par la beauté des arts sucrés. Comme j’ai développé des intolérances alimentaires, j’ai commencé à transformer les recettes pour les rendre sans gluten et sans lactose. C’était un challenge personnel au départ puis je me suis prise au jeu. Mes connaissances sur la science des mélanges m’ont poussée à aller plus loin dans les défis culinaires.
Mon objectif, c’est de créer des pâtisseries gourmandes qui conviennent aux intolérants
Tu as participé au Business Game de l’école. Comment s’est déroulé ce challenge ?
La préparation du concours a été très intense. On avait peu de temps pour rendre un dossier complet qui se prépare normalement en plusieurs mois alors je travaillais tous les soirs. Pour la finale, on devait présenter notre business plan ainsi que deux produits. Le samedi précédent la finale, nous avons travaillé nos produits avec les chefs qui nous ont encadré et accompagné. C’était un beau moment d’échange et, de manière générale, cette expérience aura été riche en apprentissage.
Quel projet as-tu présenté ?
Mon projet, c’est de créer une pâtisserie/salon de thé qui offre des desserts adaptés à tous et qui puissent être sans gluten, sans lactose, sans additifs. Que chacun puisse se faire plaisir malgré ses intolérances. J’ai présenté au jury du Business game un macaron chocolat-poire et un Paris-Brest, sans gluten et sans lactose. Mon objectif c’était de réussir à garder la gourmandise à la dégustation et au visuel, qu’on ne puisse pas les distinguer de desserts classiques. Il m’a fallu de nombreux tests pour arriver à la recette actuelle et je suis fière de ce que j’ai présenté.
C’est un projet que tu aimerais concrétiser ?
Oui, j’aimerai le concrétiser, évidemment. Peut-être pas dans l’immédiat car ça demande beaucoup de préparation et il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte. Mais déjà, c’était très intéressant d’avoir les retours d’un jury, ça m’a permis de me remettre en question sur certaines choses et de prendre en compte leurs remarques pour avancer et mener à bien ce projet.
La reconversion est une étape difficile mais c’est un bonheur de travailler dans l’artisanat et de partager sa passion.
Que fais-tu actuellement ?
Je suis en stage dans la pâtisserie Micheline et Paulette à Bordeaux. Je découvre la réalité du métier de pâtissier et je vois que ça correspond à mes envies et à mes valeurs. C’est un bonheur de travailler dans l’artisanat et de partager sa passion. Ensuite, j’aimerai trouver du travail dans une pâtisserie et, parallèlement, prendre le temps de mettre en place mon projet.
Que retiens-tu de ton expérience à l’Institut Culinaire de France ?
J’ai adoré ces quelques mois de CAP. On a été assez privilégiés en étant les premiers dans ces locaux entièrement neufs, en plus d’être un petit groupe. On partageait tous cette passion et cette envie d’apprendre, on avait soif de découverte. C’était un plaisir d’échanger avec les chefs et avec mes camarades car on est tous d’horizons différents, on a tous des choses à s’apporter les uns aux autres. Il y a beaucoup d’entraide à l’Institut Culinaire, entre nous et avec les chefs qui sont très encourageants et nous amènent au meilleur de nous-même.
Quel serait ton conseil pour de futurs étudiants en reconversion ?
La reconversion représente un grand pas à franchir mais c’est une belle chose, on se sent bien mieux dans sa vie, on retrouve la motivation. C’est un plongeon dans l’inconnu mais à Institut Culinaire on est entourés et nos projets sont écoutés. Alors n’ayez pas peur de vous lancer et profitez à fond !