Le bien-manger et l’épanouissement personnels sont liés
Ingénieure agronome de formation, Véronique Anastasie, experte en goût, vante les mérites d’une éducation alimentaire sensorielle pour apprendre à mieux manger. Née en 2012, son entreprise Planetgout est le fruit de vingt ans de travail dans le secteur de l’agroalimentaire, du conseil aux artisans pour différents corps de métiers (chocolatier, pâtissier, boulanger…), et de la formation.
Avec Planetgout, Véronique Anastasie entend aider les agriculteurs et les artisans à développer leurs produits pour se faire connaître, et sensibiliser les consommateurs sur l’importance de la qualité de ce qu’ils mangent. Car pour elle, le bien-manger et l’épanouissement personnels sont directement liés.
"Il faut que les gens prennent conscience qu’ils doivent remplir leurs corps d’aliments corrects, c’est-à-dire des aliments non transgéniques, non hybridés, qui ne sont pas remplis de produits chimiques, défend la spécialiste du goût. Il est très important qu’un artisan sache qu’il est responsable de ce qu’il vend. Il doit avoir une conscience, et sélectionner des matières premières de qualité".
Le concept From bean to bar
Véronique Anastasie défend, pour les artisans le concept de l’alimentation durable : "être conscient de ce que l’on vend, fier de ce que l’on fait et savoir l’expliquer".
C’est le concept du "from bean to bar", en chocolaterie, proposé par Institut Culinaire de France : une matière première de qualité et une transformation du produit de la matière première brute au produit fini, supervisée par l’artisan.
Être conscient de ce que l’on vend, fier de ce que l’on fait et savoir l’expliquer
Et si les chefs doivent être capables de se démarquer, Véronique Anastasie défend une certaine forme d’éthique qui devrait régner sur l’artisanat français. "Il faut que le chef soit dans la créativité, mais ne vende pas son âme et garde une éthique alimentaire pour développer l’alimentation durable, prévient-elle. Il doit être capable de trouver de la matière première locale, de se mettre en cheville avec les producteurs locaux et créer un lien fort entre la famille de paysan, d’artisan et de consommateur qui va manger ce produit. C’est ce fil d’Ariane que j’essaye de créer".
Et pour cela, rien de mieux comme outil que nos cinq sens, affirme l’entrepreneuse du goût.